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Projet Ip-AG

Présentation

Porteur du projet : Christine Gonzalez, Professeur, Le Mans Université
Co-Porteurs : Jean Marc Ferrandi, Professeur (ONIRIS), Beatrice Siadou Martin, Professeur (Université de Lorraine)

 

De nos jours, les smartphones, objets ubiquitaires de la sphère privée du consommateur, sont devenus le principal mode de connexion à Internet. Ils constituent une partie de l’intimité du consommateur dans laquelle pénètrent les applications mobiles que leur objectif soit commercial ou non.
Les applications servicielles anti-gaspillage cherchent à modifier son comportement dans un sens favorable à son bien-être et à celui de la société en lui permettant de réduire le gaspillage, en lui indiquant des bonnes affaires (Too Good to Go), en proposant de donner les produits non consommés (Checkfood), en l’aidant dans ses pratiques alimentaires (planifier leurs courses, gérer leurs stocks, utiliser les produits avant leur date de péremption etc.) (SoAppli).

 

Pour ce faire, elles induisent une collecte et un traitement des données comportementales. Sur un plan pratique elles encouragent le consommateur à mettre en place des comportements bien spécifiques : s’informer, chercher des informations sur des produits ou rendre public un engagement responsable. Elles rendent possible la consommation socialement responsable et, en cela, façonnent les comportements des individus. La gouvernementalité du consommateur repose sur des outils particuliers comme, ici, les applications mobiles et sur la responsabilisation du consommateur.

En effet, ce dernier est « sensibilisé aux enjeux du gaspillage à travers le discours des différents acteurs dans la presse professionnelle ou académique ou sur les réseaux sociaux » (Gonzalez et Siadou-Martin, 2019). Les acteurs « formatent, guident et moulent » le consommateur (Cova et Cova, 2009) en cherchant à modifier des « pratiques très intimes et identitairement marquées comme la préparation des repas ou les courses alimentaires » (Gonzalez et Siadou-Martin, 2019).

De fait, Giesler et Veresiu (2014) théorisent « la formation du sujet responsable en tant que processus gouvernemental qui se concentre sur les marchés en tant que projets fondamentalement moraux et qui comprend le sujet responsable non pas comme un produit naturel du marché capitaliste mais comme un élément fonctionnel de son développement et de sa stabilité ».

Comment le consommateur réagit il par rapport à ce processus de responsabilisation ? Quelles sont ses motivations à adopter ces dispositifs ? Comment réagit-il par rapport à la tentative de modification de son comportement ? Or, être présent sur un objet intime tel que le smartphone d’un individu signifie entrer dans sa vie privée et peut être perçu comme intrusif.

 

Les chercheurs en marketing et en systèmes d’information se sont appropriés l’étude de la vie privée. Ils se focalisent généralement sur la vie privée informationnelle. En effet, avec le développement d’Internet, la protection des données est à la fois une préoccupation des managers, des législateurs et des consommateurs, comme en témoigne le Règlement Général sur la Protection des Données, entré en vigueur le 25 mai 2018. En dehors de ces champs, certains auteurs plaident, toutefois, pour une vision plus large de la vie privée (DeCew, 1997).

Ainsi, au-delà du contrôle que nous pourrions exercer sur la diffusion d’informations nous concernant et sur leur utilisation (vie privée informationnelle), les recherches mettent en valeur trois autres dimensions de la vie privée : interactionnelle, psychologique ou physique (Burgoon et al., 1989; DeCew, 1997). Les dimensions interactionnelle et psychologique n’ont fait l’objet que de peu de recherches à notre connaissance. Certains consommateurs semblent décoder ces tentatives d’entrer dans leur vie privée.

Ainsi, les recherches sur la gestion de la relation client, la communication publicitaire et plus largement les nouvelles technologies mettent en exergue non seulement l’intrusion perçue liée à la collecte d’informations personnelles, mais aussi une intrusion dans les tâches cognitives ou les activités du consommateur et une intrusion sans permission dans la vie du consommateur (Hérault et Belvaux, 2014 ou Chouk et Mani, 2016 dans un contexte français ; Li et al., 2002 ou Edwards et al., 2002 dans un contexte anglo-saxon).

Cependant, les intrusions liées à la privacy interactionnelle ou à la privacy psychologique n’ont que peu été abordées (Gonzalez et Siadou-Martin, 2019).

 

Une étude qualitative sur les applications mobiles servicielles anti-gaspillage montre que les individus expriment un sentiment d’intrusivité :

  • une intrusivité-aspiration « qui résulte d’une intrusion dans la vie privée informationnelle et d’une collecte d’informations sur le consommateur »,
  • une intrusivité-envahissement « qui résulte d’une intrusion dans la vie privée physique et d’une interruption des activités cognitives du consommateur par les notifications par exemple ou par un envahissement du smartphone dans la vie du consommateur »,
  • une intrusivité-effraction « qui résulte d’une intrusion dans la vie privée physique sans permission avec des publicités ou des logiciels espions par exemple »,
  • une intrusivité-usurpation « qui résulte d’une intrusion dans la vie privée interactionnelle, les individus mettent en relation la thématique et la source qui peut être plus ou moins légitime » et
  • une intrusivité-ingérence qui résulte d’une intrusion dans la vie privée psychologique et qui fait référence à « la perception par les consommateurs d’un contrôle exercé par les marques sur leurs comportements, leur vie quotidienne, d’une restriction de leur autonomie de décision et d’action à travers l’imposition de comportements et de croyances et enfin d’une infantilisation » (Gonzalez et Siadou-Martin, 2019).

Quels rôles jouent ces cinq dimensions dans l’adoption de ces dispositifs ? Nous pouvons nous demander si le consommateur pourrait coopérer activement dans le processus de responsabilisation et adopter des dispositifs qui lui permettent d’améliorer sa situation personnelle. Répondre à ces questions nous permettrait de proposer aux acteurs publics et privés (région, métropole, entreprises) des pistes pour améliorer les campagnes de lutte contre le gaspillage mobilisant des outils numériques.

 

A partir de l’étude qualitative réalisée et de l’examen de la littérature académique sur le sujet, un instrument de mesure de l’intrusivité perçue a été élaboré et une étude quantitative a été menée auprès de 145 consommateurs français. Un questionnaire a été envoyé par mail, via un lien vers GoogleDocs à des étudiants de trois universités françaises.

Après une question filtre sur le téléchargement d’applications mobiles, les répondants devaient prendre connaissance d’un texte décrivant le fonctionnement d’une application mobile relative à la lutte anti-gaspillage alimentaire, puis exprimer leur degré d’accord par rapport aux items de l’intrusivité perçue, aux mesures de la sensibilité au gaspillage et à l’environnement et, enfin, leur intention de télécharger, utiliser et recommander l’application.

L’analyse statistique montre l’impact des dimensions de l’intrusivité sur l’adoption d’une application mobile. Les deux facteurs explicatifs principaux sont liés à l’envahissement et à l’usurpation perçus. Cette recherche constitue une première validation de l’échelle d’intrusivité perçue des applications mobiles servicielles. Nous souhaitons mener des études complémentaires auprès d’un échantillon représentatif de la population (Axe « Compréhension des attentes des ménages vis à vis des acteurs privés et publics en termes de diminution du gaspillage alimentaire »).

Par ailleurs, le choix a porté sur une application fictive de lutte contre le gaspillage alimentaire. Il est nécessaire de mener une étude sur une application existante. Nous souhaitons par ailleurs comprendre les déterminants de l’intrusivité perçue. La motivation égoïste ou altruiste du consommateur est une première piste. De même, d’autres variables pourraient influer sur la perception de tels outils comme la sensibilité aux promotions, certaines applications mobiles mettant en avant les économies réalisées par les consommateurs. Un autre point auquel les concepteurs doivent porter attention est la légitimité de l’application et de sa source. Par ailleurs, la perception de l’intrusivité de ces applications mobiles servicielles pourrait être modifiée au cours du temps et de la relation. L’adoption constitue le premier cap d’arbitrage entre contrôle perçu sur les comportements et les données et bénéfices reçus. Plus le consommateur aurait recours à ce type d’outil et y percevrait une valeur d’usage, plus il accepterait l’intrusivité de l’outil. Une étude longitudinale pourrait permettre de mettre en valeur l’évolution de l’intrusivité perçue et son impact sur les comportements à l’égard de l’application. Des études quantitatives reposant sur des dispositifs expérimentaux sont nécessaires pour valider ces différentes hypothèses. Des enquêtes quantitatives, nécessitant l’administration d’un questionnaire par le biais d’un paneliste et l’analyse des données à l’aide de logiciels d’analyse statistique, seront réalisées.

 

Dans un article dans la Tribune datant de 2015 ,

Arno Pons, Directeur d’une agence de communication digitale et enseignant à SciencesPo affirmait « L'État devrait cesser de poursuivre seul les missions d'ordre public, il devrait déléguer l'innovation et la formulation des solutions aux forces vives déjà en place. Il ne doit pas s'appuyer uniquement sur les réseaux associatifs, mais accepter de se reposer sur les entreprises privées qui poursuivent la même mission que lui. Sur le gaspillage alimentaire les initiatives ne manquent pas, le social business est un vrai terreau d'innovation en France ». Ce projet de recherche visera à comprendre comment se construit et se structure le marché de la lutte contre l’anti-gaspillage en se centrant notamment sur les outils numériques et quels sont les interactions entre les différents acteurs (Axe « Mise en valeur de la vision du gaspillage alimentaire partagée par les acteurs publics et privés au niveau régional, départemental et local ») : état, associations, entreprises et consommateurs. Des enquêtes qualitatives, nécessitant la réalisation, la retranscription et l’analyse d’une vingtaine d’entretiens à l’aide de logiciels d’analyse textuelle, seront réalisées. Cela permettra de comprendre la vision qu’ont les publics ainsi que les acteurs publics et privés de la lutte contre le gaspillage et de mener de façon plus efficace des actions visant à la réduire.

 

Afin de sensibiliser les ménages et les différents acteurs publics et privés au gaspillage alimentaire et aux outils digitaux permettant de le réduire des restitutions des résultats de la recherche aux publics et aux acteurs publics ou privés ainsi qu’un workshop impliquant acteurs publics et privés et chercheurs seront mises en place (Axe « Sensibilisation des ménages et des différents acteurs publics et privés au gaspillage alimentaire et aux outils digitaux permettant de le réduire » ).

Workshop antigaspillage - 1er avril 2022

Réduire le gaspillage alimentaire, une tâche colossale ?

 

Les produits à date courte, les applications mobiles, les circuits-courts, l’éco-conception, la valorisation des coproduits, le doggy-bag, etc. Les initiatives pour lutter contre le gaspillage alimentaire se multiplient et interpellent l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire : producteurs, industriels, distributeurs, détaillants, restaurateurs, consommateurs, acteurs publics, etc.

Dans sa Résolution du 16 mai 2017, le Parlement Européen propose de définir le gaspillage alimentaire comme correspondant aux « aliments destinés à la consommation humaine, dans un état consommable ou non, retirés de la chaîne de production ou d’approvisionnement, y compris au stade de la production primaire, de la transformation, de la fabrication, du transport, du stockage, de la distribution et du consommateur final, à l’exception des pertes de la production primaire » [1].

 

Quelques chiffres suffisent à saisir l’ampleur de la tâche : dans l’Union Européenne, ce gaspillage s’élève à 88 millions de tonnes, soit 173 kg par habitant et par an…. Autrement dit, 170 millions de tonnes de CO2 et 26 millions de tonnes de ressources consommées inutilement[2].

 

Un workshop, « catalyseur » d’idées ?

 

Dans le cadre du projet de recherche « IP-AG : Intrusivité Perçue des applications mobiles Anti-Gaspillage » soutenu par l’ADEME et la Région Pays de la Loire, ce workshop poursuit quatre objectifs complémentaires :

  • Stimuler les rencontres et offrir un cadre de discussion et de réflexion entre professionnels et académiques dans un souci d’ouverture disciplinaire ;
  • Contribuer au partage d’expériences ;
  • Susciter une synergie et des collaborations entre chercheurs, acteurs publics et monde socio-économique dans une perspective de développement durable et de consommation responsable ;
  • Valoriser les contributions scientifiques lors de ce workshop à travers la publication d’un ouvrage collectif.

[1] Parlement européen, Résolution sur l’initiative relative à l’efficacité de l’utilisation des ressources : réduire le gaspillage alimentaire, améliorer la sécurité alimentaire, mai 2017.

[2] https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20170509IPR73930/reduire-le-gaspillage-alimentaire

 

Programme

Projet Pracoral

Présentation

PRACORAL vise à étudier les comportements de transition vers une alimentation durable. Ce projet cherche à comprendre com-ment inciter les individus à adopter une alimentation respectueuse de l’environnement, accessible économiquement et rémunératrice sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Avec une attention particulière accordée aux protéines alternatives, à la diminution des déchets et du gaspillage alimentaire.


Alors que les recherches précédentes se focalisent sur l’individu, PRACORAL s’intéresse à la famille comme entité composée de différents individus avec des motivations différentes, mobilisant un ensemble de pratiques durables émergentes ou non. Ce projet vise plus particulièrement à comprendre les tensions existantes en lien avec - et surtout entre - les différentes pratiques alimentaires durables du foyer ainsi que les stratégies que l’individu et/ou les membres de la famille mettent en place pour y répondre, voire pour imposer la pratique qui leur tient à cœur.


Mobilisant des chercheurs en sciences de gestion et en géographie des universités du Mans et d’Angers, PRACORAL a ainsi pour ambition de répondre à la question suivante : Quelles sont les stratégies de réponse pour modifier les comportements des consommateurs vers des régimes alimentaires alternatifs et une limitation du gaspillage et des déchets ?

Workshop PRACORAL - 26 novembre 2021

PRACORAL vise à étudier les comportements de transition vers une alimentation durable. Ce projet cherche à comprendre com-ment inciter les individus à adopter une alimentation respectueuse de l’environnement, accessible économiquement et rémunératrice sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Avec une attention particulière accordée aux protéines alternatives, à la diminution des déchets et du gaspillage alimentaire.


Alors que les recherches précédentes se focalisent sur l’individu, PRACORAL s’intéresse à la famille comme entité composée de différents individus avec des motivations différentes, mobilisant un ensemble de pratiques durables émergentes ou non. Ce projet vise plus particulièrement à comprendre les tensions existantes en lien avec - et surtout entre - les différentes pratiques alimentaires durables du foyer ainsi que les stratégies que l’individu et/ou les membres de la famille mettent en place pour y répondre, voire pour imposer la pratique qui leur tient à cœur.


Mobilisant des chercheurs en sciences de gestion et en géographie des universités du Mans et d’Angers, PRACORAL a ainsi pour ambition de répondre à la question suivante : Quelles sont les stratégies de réponse pour modifier les comportements des consommateurs vers des régimes alimentaires alternatifs et une limitation du gaspillage et des déchets ?

 

Programme

Projet "Thèse(s) et Carrière(s)" / FNEGE

Le projet "Thèse(s) et Carrière(s)"

En partenariat avec la FNEGE

 

Porteur du laboratoire : Hugo Gaillard (Le Mans Université)
Co-porteurs : Julien Cloarec (iaelyon School of Management), Juliette Senn (Montpellier Business School), Albane Grandazzi (Grenoble École de Management).
Durée : 2021-2023

Le projet "Thèse(s) et Carrière(s)", a pour objectif de dresser les principales tendances disciplinaires et institutionnelles propres à l’entrée en carrière après une thèse en sciences de gestion.

En s'appuyant sur les données de l'Observatoire de Thèses en Management, et en s'organisant dans le cadre d'une convention de partenariat, les porteurs, membres des trois plus grosses sociétés savantes en management en nombres d'adhérents (AGRH, AFM, AIMS, AFC) ont proposé à la FNEGE de produire un rapport de synthèse examinant le relation entre caractéristiques de la thèse en management et insertion professionnelle des jeunes docteurs.

Ce rapport sera également complété par un ouvrage de recherche soutenu par la FNEGE, qui recueillera les contributions de jeunes docteurs en management. Cela permettra de donner à voir la dimension expérientielle de la thèse en lien avec la question de l'insertion professionnelle, au delà des approches plus normatives actuellement disponibles dans les manuels de référence autour de la thèse. Cet ouvrage de recherche collectif sera publié en 2023 aux Éditions Management et Société, et a bénéficié sur soutien de la FNEGE et de Grenoble École de Management.

Par ailleurs, les porteurs envisagent des valorisations sous la formation de productions intellectuelles sur des médias de valorisation tels que FNEGE Médias, The Conversation, ou d'autres supports. Ce projet revêt un intérêt très particulier à l'heure ou le marché de l'emploi se tend après la thèse au sein de la sphère académique, et que les débouchés extra-académiques apparaissent plus clairement.

Article The Conversation - Doctorat : les grandes transformations de la thèse en management ?

13 décembre 2021, en partenariat avec la FNEGE

Alors que, dans les pays anglo-saxons ou germaniques, le doctorat est l’une des voies royales pour accéder à des fonctions d’encadrement en entreprise, en France, avec le poids des grandes écoles, le doctorat reste surtout un tremplin vers les métiers de l’enseignement et de la recherche. De fait, en 2013, la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion (FNEGE) avait déjà montré que 75 % des docteurs en management faisaient le choix de la carrière académique. Cependant, l’accès à un poste universitaire devenant de plus en plus compétitif, le choix de ce débouché, toujours largement majoritaire, est désormais remis en question.

Des travaux plus récents tendent à montrer que l’employabilité en dehors de la sphère académique dépend, pour beaucoup, de l’activité du doctorant en thèse : c’est aussi au doctorant de créer la valeur externe de son diplôme. Ceux qui quittent le monde universitaire se dirigent majoritairement vers les métiers du conseil, ou rejoignent des projets entrepreneuriaux dont l’activité est liée à leur recherche académique. D’autres, encore, s’orientent vers des fonctions plus classiques qui correspondent à leur spécialisation disciplinaire de thèse (gestion des ressources humaines, marketing, finance, comptabilité, systèmes d’information, data science, etc.).

Ces comportements peuvent expliquer la tension du recrutement dans un contexte de stagnation des effectifs de maître de conférences en management sur la période récente. Les écoles de commerce, elles, se sont désormais pleinement engagées dans la compétition internationale (primes à la publication, anglicisation des parcours).

En réponse à ce monde du travail changeant, l’exercice de la thèse se modifie, intégrant des rituels de promotion de soi. Nous considérons ces évolutions comme le témoin de changements plus fondamentaux dans la construction du savoir scientifique, et les étudions dans une perspective compréhensive et prospective.

Une diversité de thèses

Nombre d’études font état, chaque année, du nombre de docteurs en management ou de leur insertion professionnelle. Ces études sont menées par les universités ou par des organismes externes, comme la FNEGE ou l’association nationale de la recherche et de la technologie. Pour autant, ces études ne reflètent qu’un instantané et ne rendent donc pas compte des dynamiques de la thèse en management. La thèse n’est dorénavant plus un exercice commun. Il s’agirait davantage de parler de thèses, au pluriel, tant les attendus diffèrent selon l’institution, le format choisi, ou la sous-discipline.

Cette discussion mérite d’être approfondie, dans un paysage politique et institutionnel qui ne cesse de se transformer. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPR) est actuellement sur le devant de la scène nationale et crispe le monde de la recherche français, craignant un recul des libertés académiques, une menace sur les carrières et les accès aux fonctions universitaires. Ces nouveaux défis sont opaques pour le grand public, qui, dans son ensemble, connaît peu le monde universitaire. Quelles sont, effectivement, les transformations à l’œuvre et avec quelle ampleur ?

Dans le cadre d’un partenariat de recherche avec la FNEGE, lancé en octobre 2020 et pour une durée de deux ans, notre projet vise à rendre visible et accessible la connaissance informelle et implicite sur le travail de thèse, en questionnant le devenir de ce rituel jusqu’à maintenant incontournable. Pour ce faire, nous tentons de répondre à un certain nombre de questions-clés :

  • quels sont les sujets en vogue ?

  • quelle langue de rédaction est privilégiée (anglais ou en français) ?

  • où l’encadrement doctoral et, donc, les doctorants en management se concentrent-ils en France ? Et surtout, quels sont leurs débouchés professionnels, sur plusieurs années ?

En tant que jeunes docteurs en management, issus de disciplines variées, il nous semble important d’instruire le débat dans notre communauté et au-delà, pour guider les choix politiques en la matière. Alors que, dans les pays anglo-saxons ou germaniques, le doctorat est l’une des voies royales pour accéder à des fonctions d’encadrement en entreprise, en France, avec le poids des grandes écoles, le doctorat reste surtout un tremplin vers les métiers de l’enseignement et de la recherche. De fait, en 2013, la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion (FNEGE) avait déjà montré que 75 % des docteurs en management faisaient le choix de la carrière académique. Cependant, l’accès à un poste universitaire devenant de plus en plus compétitif, le choix de ce débouché, toujours largement majoritaire, est désormais remis en question.

À lire aussi : Réussir l’aventure de la thèse, tout un art !

Des travaux plus récents tendent à montrer que l’employabilité en dehors de la sphère académique dépend, pour beaucoup, de l’activité du doctorant en thèse : c’est aussi au doctorant de créer la valeur externe de son diplôme. Ceux qui quittent le monde universitaire se dirigent majoritairement vers les métiers du conseil, ou rejoignent des projets entrepreneuriaux dont l’activité est liée à leur recherche académique. D’autres, encore, s’orientent vers des fonctions plus classiques qui correspondent à leur spécialisation disciplinaire de thèse (gestion des ressources humaines, marketing, finance, comptabilité, systèmes d’information, data science, etc.).

Ces comportements peuvent expliquer la tension du recrutement dans un contexte de stagnation des effectifs de maître de conférences en management sur la période récente. Les écoles de commerce, elles, se sont désormais pleinement engagées dans la compétition internationale (primes à la publication, anglicisation des parcours).

En réponse à ce monde du travail changeant, l’exercice de la thèse se modifie, intégrant des rituels de promotion de soi. Nous considérons ces évolutions comme le témoin de changements plus fondamentaux dans la construction du savoir scientifique, et les étudions dans une perspective compréhensive et prospective.

Une diversité de thèses

Nombre d’études font état, chaque année, du nombre de docteurs en management ou de leur insertion professionnelle. Ces études sont menées par les universités ou par des organismes externes, comme la FNEGE ou l’association nationale de la recherche et de la technologie. Pour autant, ces études ne reflètent qu’un instantané et ne rendent donc pas compte des dynamiques de la thèse en management. La thèse n’est dorénavant plus un exercice commun. Il s’agirait davantage de parler de thèses, au pluriel, tant les attendus diffèrent selon l’institution, le format choisi, ou la sous-discipline.

À lire aussi : Un directeur de thèse, à quoi ça sert ?

Cette discussion mérite d’être approfondie, dans un paysage politique et institutionnel qui ne cesse de se transformer. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPR) est actuellement sur le devant de la scène nationale et crispe le monde de la recherche français, craignant un recul des libertés académiques, une menace sur les carrières et les accès aux fonctions universitaires. Ces nouveaux défis sont opaques pour le grand public, qui, dans son ensemble, connaît peu le monde universitaire. Quelles sont, effectivement, les transformations à l’œuvre et avec quelle ampleur ?

Dans le cadre d’un partenariat de recherche avec la FNEGE, lancé en octobre 2020 et pour une durée de deux ans, notre projet vise à rendre visible et accessible la connaissance informelle et implicite sur le travail de thèse, en questionnant le devenir de ce rituel jusqu’à maintenant incontournable. Pour ce faire, nous tentons de répondre à un certain nombre de questions-clés :

  • quels sont les sujets en vogue ?

  • quelle langue de rédaction est privilégiée (anglais ou en français) ?

  • où l’encadrement doctoral et, donc, les doctorants en management se concentrent-ils en France ? Et surtout, quels sont leurs débouchés professionnels, sur plusieurs années ?

En tant que jeunes docteurs en management, issus de disciplines variées, il nous semble important d’instruire le débat dans notre communauté et au-delà, pour guider les choix politiques en la matière.

Les derniers jours de la thèse en management ? from Fnege Medias on Vimeo.

Trois objectifs principaux sont visés :

  • aider les masterants et les jeunes doctorants à y voir plus clair sur la thèse en management ;

  • révéler la diversité des recherches en management, leur ancrage et leurs préoccupations managériales et sociétales ;

  • cartographier l’insertion professionnelle des docteurs en management pour informer sur l’encadrement doctoral au niveau national. L’analyse des métadonnées de près de 3 000 thèses en management, soutenues entre 2010 et 2019, permet de faire émerger des tendances et d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.

Trois grandes tendances…

Langue d’écriture et format du manuscrit de thèse

En dix ans, le nombre de thèses rédigées en langue anglaise a plus que doublé. Il sera intéressant d’étudier les antécédents qui conduisent à ce choix : décision du doctorant, décision du directeur de thèse, exigences disciplinaires, volonté d’expatriation, parcours académique antérieur, course à la publication scientifique, etc. Les premiers résultats montrent un lien fort entre la langue d’écriture (anglais vs. français) et le format de la thèse (sur essais vs. monographique), suggérant une internationalisation de la démarche doctorale.


Évolution du nombre de thèses en management rédigées en anglais. 

Sans surprise, un petit nombre d’universités et d’écoles, situées dans les plus grandes métropoles, concentrent l’encadrement doctoral en management.

Selon l’observatoire des thèses de la FNEGE, sur ces dix dernières années, Paris, Lyon, Marseille, Lille, Grenoble et Montpellier tirent leur épingle du jeu, avec au moins 100 thèses soutenues. De ce fait, on peut se questionner sur les raisons qui permettent à un pôle régional d’émerger, en particulier, au regard du financement de la recherche (dotations publiques, formations, etc.).


Nombre de thèses en management soutenues entre 2010 et 2019.

Caractéristiques de l’encadrement doctoral et impact sur la carrière

Le directeur de thèse joue un rôle important, voire crucial, dans le marathon de la thèse, mais aussi dans l’orientation professionnelle. Certains travaux ont déjà mis en avant les profils du/des directeur(s) de thèses comme déterminant(s) pour l’insertion professionnelle, en précisant, par exemple, que, lorsque “le statut du directeur de thèse est élevé”, le docteur s’oriente plus facilement vers un premier poste en université. Partant de ce constat, nous nous questionnerons sur les critères pertinents pour caractériser l’encadrement doctoral, en étudiant notamment le rôle joué par la codirection de thèse.


Évolution du nombre de thèses en management dirigées par deux directeurs ou plus.

Quelques pistes de recherche

Au-delà de l’approfondissement des trois tendances précitées, notre démarche nous conduit à formuler quatre pistes de recherche. Tout d’abord, la question de la place de la qualification aux fonctions de maître de conférences (MCF) dans l’insertion professionnelle des docteurs est lancée : quelle est la part des docteurs qualifiés ? Combien d’entre eux sont en poste, et ce, combien d’années après leur soutenance ? Que deviennent les docteurs non qualifiés ?

Ensuite, outre l’enjeu de la qualification, les parcours types d’accès aux fonctions d’enseignant-chercheur (MCF, à l’université, ou professeur assistant, en business school) et les profils des docteurs sont tout aussi déterminants : âge, genre, formation initiale, discipline, ancrage avec les préoccupations managériales du moment, encadrement doctoral, laboratoire, université, publications et classement, etc. Puis, la dimension informelle, clé de voûte de la thèse en management et de l’insertion professionnelle des docteurs dans le monde académique, invite à de nouvelles réflexions, d’autant plus que les règles du jeu changent rapidement.

L’enjeu de notre projet se manifeste à plusieurs niveaux et s’inscrit dans un horizon temporel de long terme : nous ferons état de ses bouleversements et analyserons ses implications, comme ont pu le faire récemment un collectif de sociologues du travail sur le cas des mathématiques. Ainsi, nous espérons contribuer à la réflexion déjà féconde sur la thèse comme support de création de connaissance, mais aussi comme outil d’insertion dans la carrière.

Ce projet de recherche est soutenu par la FNEGE, les Ateliers de Thésée et Grenoble École de Management.

Vidéo FNEGE Médias - Les derniers jours de la thèse en management ?

23 septembre 2021, en partenariat avec la FNEGE

Sommes-nous à l’aube d’une crise qui viendrait accélérer la transformation de l’exercice sacro-saint de la thèse? La thèse en management telle que nous la connaissons est-elle en train de vivre ces derniers jours, face à cette crise du critère ? Quels sont les impacts de ces bouleversements sur l’entrée dans la carrière d’enseignant chercheur des docteurs français ? Dans le cadre d’un partenariat avec la FNEGE, lancé au début de 2021, nous menons cette réflexion en considérant la thèse comme le témoin de ces évolutions, et posons ici 3 constats préliminaires.

Article The Conversation - Après la thèse, pourquoi faire un postdoctorat ?

16 mars 2023, en partenariat avec la FNEGE
Les bonnes raisons d’effectuer un postdoc

Plutôt qu’un contrat, il serait plus adéquat de parler d’une période de transition entre la thèse et la prise de poste, tout comme le décrit le récent Code de la recherche qui statue sur les différentes « modalités particulières d’emploi scientifique ». En pratique, le chemin peut être long et parsemé d’embûches, d’autant plus qu’il intervient déjà après la longue période de la thèse. Cette transition nous paraît un bon choix si le postdoc donne les bons outils pour obtenir le poste que l’on vise ensuite. Il faut donc l’envisager comme une première étape dans sa carrière. En effet, « faire un postdoc pour faire un postdoc » n’est pas une bonne option. En revanche, trois raisons nous semblent particulièrement pertinentes pour poursuivre dans cette voie.

a) Développement des compétences pour trouver un poste

Le postdoc est avant tout un bon moyen de compléter son profil de recherche, qui passe souvent par la publication de travaux liés à la thèse, et le bien nommé « job market paper » dans le monde anglo-saxon. La tendance du postdoc est donc largement soutenue par la nécessité de publier à l’ère du « publish or perish ». C’est donc l’occasion de publier des résultats de sa thèse par exemple, ou d’un autre projet de recherche débuté en parallèle. Comme explicité plus haut dans l’introduction, il n’est pas dans cette optique un moyen de retarder la prise de poste, encourageant les postures indécises.

Ce serait biaisé pour autant de ne penser uniquement le postdoc au travers de la recherche. Il permet de compléter son profil dans tous ses aspects, par exemple celui de l’enseignement dans le cas où l’on aurait peu enseigné : par exemple, lors des thèses CIFRE où l’enseignement est optionnel. Il permet également de développer son « réseau », à savoir s’intégrer dans des communautés scientifiques françaises et internationales. Ainsi, le postdoc va pouvoir se construire un statut dans sa communauté, ce qui pourra lui offrir des opportunités de carrière.

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À lire aussi : Jusqu’où peut-on invoquer la liberté académique ?

Enfin, il est un moment privilégié pour sa recherche de poste : un moyen de gérer la « file d’attente » découlant du fait qu’il y a beaucoup plus de docteurs que de postes disponibles. Les postes de maîtres de conférences (MCF) sont en déclin depuis 10 ans alors que le nombre de candidats qualifiés augmente, même si cela dépend des disciplines. À titre d’illustration, il est très difficile de trouver des candidats en comptabilité. Par ailleurs, il permet de répondre à une internationalisation du marché du travail, en particulier dans des écoles où le recrutement s’étend largement au-delà de nos frontières : les doctorants français, ayant soutenu leur thèse de doctorat en université, sont en concurrence avec des PhD qui ont quatre à cinq ans d’expérience, avec des publications déjà intégrées à leur thèse. De ce point de vue, s’engager dans un postdoc après l’obtention d’un doctorat français peut paraître logique si l’on désire obtenir un poste en école où le recrutement est fortement internationalisé. A noter que le postdoc est aussi courant pour des PhD ayant déjà 4 à 5 ans d’expérience.

b) Cultiver la dimension internationale

L’évolution de la formation doctorale encourage une culture académique internationale. Pour autant, faire un postdoc n’implique pas nécessairement de partir dans un pays étranger. Tout dépend de l’endroit où l’on souhaite poursuivre sa carrière. Partir à l’étranger pendant la période postdoctorale peut paraître en effet comme un atout : style d’enseignement, nouvelles idées qui façonnent le travail de recherche, ou encore l’exposition à une culture académique différente. La dimension internationale est surtout synonyme de nouvelles connexions avec d’autres chercheurs internationaux, ouvrant les portes à plus d’opportunités de co-écriture en particulier. En cela, c’est avant tout un élargissement des perspectives de recherche, de la visibilité de son travail, et des codes appris jusqu’alors. Cependant, il nous semble important de mentionner qu’« internationaliser » son postdoc est également envisageable en restant dans son pays d’origine. Par exemple, beaucoup de grandes écoles de commerce sont insérées dans des réseaux internationaux de par leur recrutement. Le chercheur peut donc s’engager dans cette dimension internationale à plusieurs niveaux.

c) L’émancipation du jeune chercheur

Enfin, un des atouts indéniables du postdoc est de s’émanciper de son laboratoire d’origine, de son directeur ou directrice de thèse, d’affirmer son projet, et en fin de compte, de contribuer grandement à construire son identité d’académique. Pour Olivier Germain et Laurent Taskin « toute relation entre le directeur et son doctorant devrait constituer un espace d’émancipation et de confrontation », discutant l’étude de Wright, Murray et Geale sur la typologie des rôles de directeurs de thèse et leurs finalités.

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En effet, le doctorat en France reste très marqué par la présence visible d’un directeur ou d’une directrice de thèse. Cette personne guide tant les recherches, que les réseaux académiques dans lesquels « son » doctorant (le pronom possessif étant lui-même révélateur) s’inscrit. Même si on note des évolutions importantes sur ce point, en particulier avec la forte augmentation des thèses co-dirigées depuis dix ans, ou par l’instauration de comités de thèse qui suivent l’évolution du doctorant avec des professeurs externes, il n’en demeure pas moins que le doctorat à la française privilégie encore une relation bilatérale. Nous ne souhaitons pas critiquer cet aspect : c’est aussi ici que se joue la beauté du compagnonnage académique selon nous, même s’il n’est pas exempt de certaines dérives, et nous ne pouvons que le déplorer. Pour autant, il nous semble important qu’un jeune docteur puisse travailler en direct avec d’autres collègues, professeurs, au sein d’un laboratoire qui n’est pas celui qui l’a d’abord vu comme doctorant.

Par ailleurs, au-delà de cet aspect identitaire, cela lui apportera aussi de nouvelles méthodes de travail, de fonctionnement d’un département, d’une équipe de recherche, des traditions théoriques pouvant être complémentaires. Les relations entre collègues, l’environnement de recherche et d’enseignement, les relations avec les étudiants sont des points qui peuvent varier fortement d’une institution à l’autre. Le postdoc permet donc de développer sa recherche qui peut être vue comme un processus d’apprentissage qui s’étire parfois jusqu’à plusieurs années après l’obtention du doctorat (Höhle et Teichler, 2013). Ce processus structure l’identité du chercheur. En cela, le postdoc permet de développer sa propre identité scientifique et de sortir de ce qui est parfois considéré comme la « coupe » du directeur ou directrice de thèse.

En ce sens, le postdoc peut permettre de savoir quoi viser précisément dans sa recherche de poste. D’après les retours d’expériences dont nous disposons, il est parfois nécessaire pour affiner son projet professionnel, en découvrant d’autres univers académiques. C’est donc un jeu d’équilibriste entre chercher un postdoc cohérent avec son projet professionnel, tout en conservant une certaine latitude pour le faire évoluer.

1.2. Les risques et les pièges

Pour autant, nous avons conscience que le postdoc est souvent nécessaire pour obtenir un poste, tant les exigences sont multiples et élevées et parfois contradictoires : avoir conduit une recherche doctorale de qualité, avoir publié pendant sa thèse ou montrer des projets de publications déjà bien développés, avoir enseigné un nombre suffisant d’heures auprès de publics variés, être intégré dans les réseaux de sa communauté scientifique, être engagé dans la vie de son département et/ou de son équipe, etc. Le postdoc serait donc à ce titre l’étape souvent indispensable, et parfois non désirée par le doctorant lui-même, pour construire ce qu’on appelle souvent un profil du « mouton à cinq pattes ». À ce titre, il entraîne un certain nombre de risques et de pièges, qu’il nous semble particulièrement important de discuter ici.

a) Le postdoc, à la recherche du temps perdu ?

En premier lieu, le postdoc présente le risque de ne pas bien négocier le contenu exact de son poste, en particulier son temps de recherche. Les activités sont souvent mêlées entre recherche collective, personnelle, les services au laboratoire, des missions plutôt orientées sur la gestion de projet, l’organisation d’évènements scientifiques ou à destination de professionnels. Il est alors aisé de s’y perdre. Quel équilibre viser entre tous ces éléments ? Il est important d’expliciter le temps de recherche dont on veut disposer dans la négociation de son poste. C’est là une condition importante pour accepter ou non la proposition que vous aurez. D’après notre expérience et de celles de nos jeunes collègues, avoir 50 % du temps dédié à la recherche personnelle dans un postdoc constitue un bon équilibre. Ce chiffre pourrait paraître élevé dans certains contextes institutionnels, mais il est souvent indispensable pour pousser ses projets de l’après-thèse et trouver un poste permanent. Cela place réellement le postdoctorant dans une posture d’enseignant-chercheur, prêt à démarrer son premier poste académique.

b) L’engagement dans une institution

Le postdoc est souvent vu comme un temps précieux pour se concentrer sur son développement intellectuel, parfois en privilégiant certains aspects par rapport à d’autres. À l’inverse d’un poste d’enseignant-chercheur donc, il n’est pas surprenant d’observer une participation plus minime à la vie de l’institution : responsabilités administratives, projet d’encadrement, programme d’enseignement, service et même l’attachement affectif ne doit pas être comparable entre le postdoctorat et le poste. Notre propos n’est pas ici de décourager un investissement dans l’institution du postdoc, bien au contraire, mais de veiller toujours à respecter un certain équilibre entre cet engagement institutionnel et le développement de votre recherche.

En particulier si le jeune docteur se trouve bien identifié dans une institution, une sorte de « sur » engagement est parfois la pente naturelle que prennent de nombreux collègues. Sans présager de mauvaises intentions de la part des institutions qui les accueillent, les chercheurs postdoctoraux sont rarement encouragés, et encore moins obligés, à consacrer du temps à préparer une prise de poste future. Les méthodes de travail distribuées et souvent individuelles du métier académique ne permettent pas de donner à voir tous ces éléments aux yeux de l’institution qui vous emploie. Pour autant, la recherche et la préparation d’une prise de poste constituent une stratégie essentielle. Là aussi, c’est au postdoc de trouver le bon équilibre entre sa recherche personnelle, dont il doit veiller à la protection, et le développement de ses réseaux académiques, éléments indispensables dans l’obtention d’un poste permanent.

c) Les raisons personnelles

La décision de faire un postdoc est intrinsèquement liée à nos conditions et à nos étapes de vie personnelles. Cela peut paraître évident, mais pour réussir son postdoc, il faut pouvoir le réaliser dans de bonnes conditions, dans l’objectif de chercher un emploi par la suite. La précarité de ce type de contrat est bien trop souvent mise en avant, mais les situations sont variables d’une institution à l’autre. Sa situation personnelle, en particulier sa situation conjugale, mais aussi familiale et amicale, est essentielle à considérer. À notre sens, elle ne doit pas rester un des multiples éléments dans la balance, mais offrir les conditions de possibilités d’un postdoc conduit avec succès.

En confrontant nos expériences respectives, on peut par exemple trouver de nombreuses tensions caractérisées par le statut de chercheur féminin qui mettent à jour une tendance à invisibiliser la question du genre dans les carrières académiques. L’équilibre vie personnelle-professionnelle est souvent construit comme une tâche impossible et préjudiciable à la carrière des femmes (Toffoletti et Starr, 2016). La maternité est par exemple souvent reculée à l’obtention d’un poste permanent (voir, par exemple, Huppatz et coll., 2019). Autre exemple, les couples peuvent être à distance, à des centaines, et parfois des milliers de kilomètres. Notre intention n’est pas ici de donner un avis personnel, ou un guide de conduite à suivre. Pour autant, il nous semble important d’avoir ces éléments en tête pour poser un choix éclairé. Le postdoc peut ouvrir des portes professionnelles. Reste à savoir à quel prix…

 

 

Ce projet de recherche est soutenu par la FNEGE, les Ateliers de Thésée et Grenoble École de Management. The Conversation est un média indépendant, sous un statut associatif.

 

 

 

Ouvrage collectif - L'expérience de la thèse en management

16 mars 2023, en partenariat avec la FNEGE
Un mot sur l'ouvrage...

Si de nombreux supports d’accompagnement méthodologique existent, l’expérience de la thèse en elle-même est finalement peu documentée. Il s’agit ici de proposer un ensemble de contributions comme autant de retours d’expériences de la thèse par des jeunes docteurs.

Cet ouvrage interroge à la fois l’idée même de faire une thèse, les difficultés à définir un sujet qui contribuera à la fois à la connaissance théorique et permettra de dégager des implications managériales actionnables. Il met en perspective les questionnements partagés par de nombreux doctorants ou futurs doctorants concernant la collecte et l’analyse de données, mais aussi l’entrée en communauté du chercheur. Il illustre ces thèmes par des retours d’expériences, sans pour autant renoncer à l’effort de conceptualisation qui permet de dépasser le simple statut de récit.

Loin d’encourager à la standardisation des manuscrits de thèse, il invite à penser la diversité des approches et la pluralité de leurs finalités.

Un mot sur les contributeurs...

Préface de Géraldine Schmidt et Hervé Laroche. Postface de Jérôme Caby.

Coordonné par Hugo Gaillard, Julien Cloarec, Juliette Senn et Albane Grandazzi avec les contributions de Nour Alrabie, Christelle Aubert-Hassouni, Charles Aymard, Hajer Bachouche, Émilie Bonhoure, Angélique Breuillot, Julien Cloarec, Lucie Cortambert, Aurore Dandoy, Pauline de Becdelièvre, Zilacene Dekli, Kathleen Desveaud, Guillaume Do Vale, Juliane Engsig, Hugo Gaillard, Sophia Galière, Elise Goiseau, Albane Grandazzi, Raficka Hellal-Guendouzi, Alexis Laszczuk, Adrien Laurent, Claire Le Breton, Thomas Leclercq, Pierre Lescoat, Sarah Maire, Caroline Mattelin-Pierrard, Fabienne Perez, Sandra Renou, Émilie Ruiz, Juliette Senn, Margaux Vales, Pénélope Van den Bussche, Louis Vuarin, Lucie Wiart.

Également, des grands entretiens avec Hervé Dumez, Markus Giesler, Jacques Igalens et Thomas Roulet.

 

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Vidéo FNEGE Médias - Valoriser pour impacter, vers un nouvel incontournable doctoral ?

15 mars 2023, en partenariat avec la FNEGE

La valorisation de la recherche doctorale est selon nous une pratique importante mais sous-estimée. Nous considérons la valorisation comme étant liée étroitement à la question de l'impact ou plus précisément des différentes formes d'impact. Nous proposons de voir la valorisation comme un ensemble d'écosystèmes qu'il est nécessaire de saisir dès le début du parcours doctoral, avec une logique de progression prudente et progressive dans les différents espaces (académique, médiatique, voire politique). Nous donnons quelques conseils pour les doctorants qui souhaitent valoriser leur recherche doctorale pour clore notre propos.

 

Vidéo FNEGE Médias - Ce que nous disent les expériences des jeunes docteurs en management

15 mars 2023, en partenariat avec la FNEGE

Hugo Gaillard et Julien Cloarec

Nous considérons la thèse de doctorat comme un outil pour développer les compétences et élargir le champ d'expertise des doctorants. Nous identifions deux rôles fondamentaux liés à la thèse, à savoir celui d’émancipateur et celui d'utilitariste, qui sont perçus comme étant en tension et en concurrence. L'analyse textuelle des chapitres a également révélé l'importance de l'environnement de réalisation de la thèse pour favoriser le développement des compétences et les capacités d'action des doctorants. Les choix effectués par les doctorants auront également une influence déterminante sur leur capacité à atteindre leurs objectifs. Enfin, l'analyse des thèmes permet de faire ressortir les conditions de la capacitation par la thèse à travers neuf thèmes distincts qui sont autant d'enjeux permettant d'atteindre certaines finalités, à la fois symboliques et professionnelles.

Vidéo XERFI CANAL - La thèse en manangement : une expérience d'exception

27 janvier 2024

Xerfi Canal a reçu Hugo Gaillard, maître de conférences à Le Mans Université, pour parler de la thèse en management, et de l'ouvrage coordonné avec Juliette Senn, Albane Grandazzi et Julien Cloarec, aux éditions EMS. Une interview menée par Jean-Philippe Denis.


Vidéo FNEGE Médias - Le devenir des docteurs en management en France

1er mars 2024, en partenariat avec la FNEGE

Hugo Gaillard et Albane Grandazzi

Le rapport sur le Devenir des docteurs en Management de la FNEGE les tendances actuelles de la thèse en management à partir des données de l’Observatoire des thèses en sciences de gestion et management et de plusieurs collectes complémentaires.

Il met en lumière des évolutions majeures telles que le partenariat entre les écoles et les universités, la progression de l’anglicisation, et le renforcement de la thèse sur essai. Il passe également en revue quelques tendances en matière de mobilité nécessaire et de durée moyenne d’accès au premier poste académique.

En complétant les résultats par des encadrés d’experts, ce travail aboutit à des recommandations, notamment une plus grande sensibilisation aux choix du format et de langue des thèses, souvent opérés en début de parcours, le renforcement des formations pour les doctorantes et doctorants dans la valorisation de leur travail de recherche, la nécessité d’approfondir la compréhension des finalités de la thèse en management, et la création de postes supplémentaires, en particulier dans le secteur public, pour répondre à la croissance des effectifs étudiants et soutenir la structuration de notre discipline.

Rapport FNEGE - Devenir des docteurs en management en France : de la thèse à la carrière

14 mars 2024, en partenariat avec la FNEGE

Hugo Gaillard, Julien Cloarec, Juliette Senn et Albanne Grandazzi

Depuis 10 ans, la FNEGE coordonne l’Observatoire des Thèses en Sciences de Gestion et du Management, qui a pour but de dresser chaque année un panorama des thèses soutenues en France dans ce domaine. Initialement rédigé par le Professeur Sébastien Point (EM Strasbourg), puis par Christophe Baret (Aix-Marseille Université), il est aujourd’hui réalisé par la Professeure Véronique des Garets (IAE de Tours). Plus qu’une simple compilation des thèses soutenues dans cette discipline, l’observatoire vise à établir un suivi, année après année de la production doctorale. Cet exercice de «veille scientifique» a pour but de dégager des tendances, de mettre en lumière les thématiques prédominantes et d’analyser l’ensemble des thèses, des doctorants et des directeurs de recherche.

En 2024, Hugo Gaillard, Julien Cloarec, Juliette Senn et Albanne Grandazzi, décident de rassembler et discuter l’ensemble de ces données sur une période longue afin de questionner ces évolutions dans une visée comparative. Ils se sont penchés sur l’orientation disciplinaire, le format de la thèse, la langue d’écriture, ainsi que les types d’encadrement. En plus de ces caractéristiques inhérentes à la thèse elle-même, ils se sont particulièrement intéressés au devenir de ces docteurs, en mettant l’accent sur leur entrée dans la carrière et les logiques de mobilité. Le rapport « Devenir des docteurs en management en France : de la thèse à la carrière » met en lumière des évolutions majeures telles que le partenariat entre les Écoles et les Universités, la progression de l’anglicisation et le renforcement de la thèse sur essais. Il passe également en revue quelques tendances en matière de mobilité nécessaire et de durée moyenne d’accès au premier poste académique.

En complétant les résultats par des encadrés d’experts, ce travail aboutit à des recommandations, notamment une plus grande sensibilisation aux choix du format et de langue des thèses, le renforcement des formations pour les doctorantes et doctorants dans la valorisation de leur travail de recherche, la nécessité d’approfondir la compréhension des finalités de la thèse en management, et la création de postes supplémentaires, en particulier dans le secteur public, pour répondre à la croissance des effectifs étudiants et soutenir la structuration de la discipline.

Accéder au rapport

 

 


Vidéo FNEGE Médias - La mobilité géographique après la thèse en management

21 mars 2024, en partenariat avec la FNEGE

Hugo Gaillard et Albane Grandazzi

Le rapport pour la FNEGE sur le « Devenir des docteurs en management en France » révèle des points clés sur la mobilité géographique des docteurs en gestion. Il montre par exemple qu’un tiers des docteurs trouvent un poste dans leur ville de soutenance, et qu’au total, les deux tiers s’établissent à moins de 250 km de leur lieu de thèse. A l’international, il montre l’existence d’un axe de mobilité entre la France et les pays du Maghreb, reflétant des liens historiques forts avec les universités françaises. Le rapport révèle aussi une attente moyenne de 1,43 années pour décrocher ce premier poste, différente selon les sous-disciplines de gestion. Découvrez dans cette vidéo un focus sur les aspects de mobilité, et les autres aspects en lisant le rapport !

 

Projet INPRO

Présentation

Le projet INPRO (Innovation et Nouvelles Pratiques des Organisations) coordonné par Frédérique CHEDOTEL (IAE Angers) et Eric BIDET (LMU-ArguMans/Chaire ESS) a été sélectionné en 2020 dans le cadre de l’Appel à projets Recherche et Formation de la ComUE Angers-Le Mans.

 

En phase avec l’appel à projet, ce projet de collaboration scientifique est déposé pour consolider un partenariat inter-universités autour d’un projet bi-site d’Institut d’Administration des Entreprises (IAE), en mobilisant des enseignants chercheurs en Sciences de gestion et du management des deux universités : Le Mans Université (LMU - UFR Droit Economie Gestion/IUT Le Mans/IUT Laval, laboratoire Argumans[1]), Université d’Angers (UA - IAE Angers, laboratoire GRANEM, SFR Confluences[2]). Il a vocation à mobiliser ce consortium autour d’un projet commun fort, et s’appuie sur une collaboration scientifique historique, autour de questions relatives à l’innovation sociétale dans un contexte de transition.

 

Dans la continuité de collaborations préexistantes entre les chercheurs concernés, il s’agissait de porter un projet de rapprochement entre les deux équipes, les chercheurs mobilisés (une dizaine), membres de LMU et UA, ayant tous pour dénominateur commun de s’intéresser aux mutations sociétales donnant lieu à des innovations en termes de pratiques managériales (management et entrepreneuriat responsables, alimentation durable, agilité et résilience). INPRO a ainsi pour objectif d’approfondir les réponses innovantes qui peuvent être apportées face aux défis sociétaux actuels (transition énergétique, alimentaire…).

 

Le projet a permis de mettre en place deux stages Recherche de Master 2 (l’un en Master ESS au laboratoire ArguMans, l’autre en Master Marketing au GRANEM). Il a également donné lieu à une dizaine de séminaires et webinaires organisés par chacun des deux groupes de travail : le GT 1 constitué de M.C.BARBOT-GRIZZO, E. BIDET, A. NOTAIS, L. PUJOL (LMU), F. CHEDOTEL,
N.DEBSKI, V. HOUPLAIN, C. MAUREL, F. PANTIN (IAE Angers) sur le thème de recherche était les nouvelles pratiques de management soutenable ; le GT2 réunissant K. DANGEREUX, A.FAURE-FERLET, C. GONZALEZ (LMU), G. PANTIN SOHIER, E. MARTIN (IAE Angers) sur le thème des nouvelles pratiques de consommation responsable en matière d’alimentation.

 

INPRO a permis d’impulser des projets et perspectives de collaboration conjoints : Plusieurs chercheurs du GT2 participent au projet PRACORAL (financement MSH Amorçage, coord. C GONZALEZ) sur les pratiques de consommation responsables ; 3 membres d’INPRO (GT1) ont été associés au projet MODREPA (non retenu ANR, coord. Jean FOUGEROUSSE CJB) sur la réponse à la crise sanitaire par les Etats ; le GT2 a prévu de répondre à l’AAP Enjeux sociétaux de la MSH Ange Guépin sur le thème de la réduction des déchets (Défi Familles Zéro Déchet).

 

INPRO a également trouvé une déclinaison dans l’organisation du colloque international INNOVESS qui a pris la forme d’une journée en présentiel le 25 novembre 2021 et de trois webinaires les 19 novembre 2021, 18 janvier 2021 et 25 janvier 2022. Porté par la Chaire ESS de LMU et le laboratoire ARGUMans, INNOVESS a également associé les partenaires professionnels de la Chaire ESS (FNMF, MGEN/Institut Montparnasse, Mutualité Pays de la Loire) et s’est appuyé sur un comité scientifique international. A travers la journée en présentiel et les 3 webinaires, le colloque INNOVESS réuni une quarantaine d’intervenants dont dix intervenants étrangers (Belgique, Canada, Brésil, Corée, Thaïlande). INNOVESS a permis de discuter du concept d’innovation sociale et des outils et démarches qu’il a pu inspirer ; de présenter les principaux résultats empiriques issus d’un vaste programme de recherche international portant sur les modèles d’entreprise sociale ; de mettre l’accent sur des expériences d’innovation sociale au plan international et sur leurs facteurs d’émergence et de réussite ; de proposer un panorama de l’innovation sociale et des dispositifs qui l’accompagnent en région Pays de la Loire ; d’explorer le lien plus spécifique entre innovation sociale en montrant la capacité d’innovation des mutuelles pour répondre à des besoins liés au territoire.

 

[1] Atelier de recherche en gestion de l’Université du Mans : http://argumans.univ-lemans.fr/fr/index.html 

[2] Groupe angevin de recherche en économie et management : http://granem.univ-angers.fr/fr/index.html

Projet CODYNAMICS

Présentation

Le projet CODYNAMICS (Collectif de recherche sur les DYNAmiques de transforMation et Innovations CollaborativeS) coordonné par Frédérique CHEDOTEL (IAE Angers) et Eric BIDET (LMU-ArguMans/Chaire ESS) a bénéficié en 2020 d’un soutien de la MSH Ange Guépin dans le cadre de l’Appel à projets « MATURATION » et financé par le CPER DI2L2S « Développement et Internationalisation des Lettres, Langues, Sciences humaines et sociales en Pays de la Loire ». L’objectif de CODYNAMICS est de constituer un réseau transdisciplinaire de recherche autour de la question de l’innovation collaborative.

 

Un nombre croissant d’organisations cherche aujourd’hui à favoriser l’intelligence collective, en mobilisant salariés, chercheurs, usagers, et associations sur le territoire, comme acteurs de projets innovants. Par des pratiques d’innovation collaborative dans le cadre de fab labs, living labs, collectifs d’associations, plateformes ou conseils de quartiers, par exemple, l’objectif est d’apporter des réponses à des défis sociétaux, à la fois originales et ancrées sur le territoire. Dans ce contexte, l’objectif de co-dynamics est de constituer un réseau transdisciplinaire de recherche autour de la question de l’innovation collaborative. Le projet CODYNAMICS propose de les étudier afin de comprendre ce qui favorise une telle dynamique et de proposer des stratégies vis-à-vis des organisations pour les structurer et les accompagner, ainsi que des décideurs publics pour accompagner cette évolution dans les modes d’innovation.

 

Ce projet s’inscrit également dans la politique de recherche du laboratoire ARGUMANS, en particulier l’axe « Management responsable et Innovations sociales » qui concerne les formes d’organisations dont la raison d’être ne se limite pas à la recherche et la distribution du profit et les modalités concrètes d’un management responsable tourné vers la réalisation d’une performance globale, non seulement financière, mais qui intègre aussi des objectifs sociaux et environnementaux. Une attention particulière est apportée dans cet axe aux entreprises de l’économie sociale et solidaire et à l’entreprise sociale et plus largement aux démarches entrepreneuriales tournées vers l’innovation sociale et la recherche de réponses innovantes à des besoins sociaux auxquelles ni l’Etat, ni le marché n’apportent de réponse satisfaisante ou suffisante. 

 

Dans un contexte fortement perturbé par la crise sanitaire, le projet a réuni des collègues de différentes universités en France (Université d’Angers, Université de Nantes, Université d’Aix-Marseille, Université de Rennes 1, Université Rennes 2, Agro-Campus Ouest) et à l’étranger (UQAM, Université de Liège). L’objectif était de croiser différents regards pour comprendre ce qui favorise une telle dynamique et de proposer des stratégies vis-à-vis des organisations pour les structurer et les accompagner, ainsi que des décideurs publics pour accompagner cette évolution dans les modes d’innovation.

Projet PADPALO

Présentation

Le projet a reçu un financement de l'AAP « Maturation » en 2023.

  • Christine GONZALEZ, ARGUMANS, Le Mans Université
  • Gaëlle PANTIN-SOHIER, GRANEM, Université d’Angers
  • Sébastien MENARD, GAINS, Le Mans Université

 

Les pratiques individuelles et leurs déterminants ont été très étudiés pour comprendre les comportements alimentaires durables, c’est-à-dire visant à réduire les déchets alimentaires. Les pratiques durables au sein des familles, et les tensions qu’elles provoquent, ont, au contraire, été peu investiguées. Ce projet cherche à comprendre la négociation sur les pratiques durables mises en place au sein de la famille et les tensions que cela génère. De façon complémentaire, il s’intéresse aussi au rôle que peuvent jouer les outils digitaux et à la manière dont ils modifient les pratiques.

 

L’objectif du projet de recherche PADPALO est triple :

  • établir une cartographie des pratiques alimentaires durables pratiquées au sein de la Région Pays de La Loire ;
  • comprendre comment les familles ligériennes négocient la mise en place de pratiques alimentaires durables, notamment les familles incluant des adolescents ;
  • comprendre l’acceptabilité des outils digitaux et la manière dont ils modifient les pratiques des familles.
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